Leuthard en Donna Quichotte (03/04/2008)
Plus de concurrence, plus de concurrence, plus de concurrence. C'est le credo économique rendu public cette semaine du Conseil fédéral et de sa ministre de l'Economie, la très populaire Doris Leuthard. Objectif: garantir à la Suisse une croissance continue jusqu'en 2011. Notez qu'il s'agit moins d'améliorer le pouvoir d'achat des habitants que de faire face aux coûts croissants d'une population vieillissante. Notre Donna Quichotte se bat bien seule contre les moulins des corporations de tous poils qui n'ont de cesse de faire le contraire de ce qu'elles disent.
Plus de concurrence en adoptant en Suisse les normes européennes (principe de la liqueur Cassis de Dijon). Les PME n'en veulent pas.
Plus de concurrence dans le secteur public, hospitalier notamment et simplification administrative. Les fonctionnaires n'en veulent pas. Et les fédéralistes non plus qui maintiennent 26 cantons, dont la majorité sont moins peuplés que les communes hollandaises.
Plus de concurrence dans le secteur de la main-d'oeuvre. Les syndicats n'en veulent pas.
Un accord de libre échange agricole avec l'Euope? Les paysans et les Verts n'en veulent pas, engagés qu'ils sont à transformer la Suisse en un musée biologique sans ogm. (c'est peut-être bon pour le tourisme en montagne, mais ça n'a guère de sens en plaine).
Bref obliger les Suisses de l'intérieur, qui se protègent tant qu'ils peuvent, à vivre pleinement les délices de la mondialisation est une mission impossible. Et pourtant incontournable. Bon courage Madame la ministre.
Chacun y va de sa contradiction. Ce soir sur la RSR c'était le socialiste fribourgeois qui se plaignait de la soupe refroidie de la ministre et réclamait la libéralisation des importations parallèles. Mais, dites-moi Monsieur le sénateur, comment font-ils les autres pour avoir des prix si bas? Ne serait-ce pas aussi que leur niveau salarial serait plus bas qu'ici?
On lira à ce sujet le tiré à part de la Vie économique, la revue du DFEP, dont je vous livre la conclusion qui vaut son pesant de provocation pour un écologiste:
"Une politique de croissance zéro aurait notamment d’autres conséquences lourdement néfastes. Au vu des expériences historiques, il est fort probable qu’une société stagnante dans un monde en pleine croissance deviendrait non durable."
23:01 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Ce qui m'étonne, c'est que lorsque notre ministre nous a sorti sa lutte contre le travail au noir, personne ne s'est offusqué, comme ce fût le cas pour les moutons noirs de l'UDC...mais bon, on ne va pas critiquer une PDC...quand même...
Écrit par : Victor DUMITRESCU | 04/04/2008