Quel développement durable? (25/03/2008)
Pick Up? Les Genevois connaissent-il le "Magazine d'actualités agricoles pour les jeunes"? Je ne sais pas si des classes d'école utilisent ce moyen pédagogique coloré plutôt bien fait, qui a vocation de rappeler aux mômes que le lait sort du pi des vaches avant d'être enrichi ou allégé, upérisé, homogénéisé et emballé entre six faces de carton sophistiqué.
Le dernier numéro de cette revue, éditée par L'Union suisse des Paysans et son relais de ce côté-ci de la Sarine l'Agence d'information romande (AGIR) à Lausanne, décline l'incontournable développement durable qui, avec la souveraineté alimentaire, est à l'agriculture moderne ce qu'étaient le labourage et le paturage à la France et le plan Wahlen à la Suisse.
Mais, au fait, c'est quoi le développement durable? Les réponses d'ados citées par la brochure didactique rejaillissent comme une cascade de questionnements:
- c'est un développement lent
- c'est la croissance
- d'est le développement technique
- c'est un changement à peine perceptible
- c'est apprendre sur le tard
- c'est des machines ou des ordinateurs
- c'est des ados qui mettent plus de temps à se développer...
Des réponses qui valent bien la définition officielle de ce concept valise établie par la Commission Brundtland en 1987:
"Le développement durable répond aux besoins du présent, sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de répondre à leurs propres besoins."
Graphiquement, suggère Pick Up, le développement durable serait l'ensemble commun (et donc réduit à peu de chose) des sphères économiques, environnementales et sociétales. Qu'en pensez-vous, chers internautes qu'un froid polaire pourrait faire douter de l'existence du réchauffement climatique?
07:37 | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
>Qu'en pensez-vous, chers internautes qu'un froid polaire pourrait
>faire douter de l'existence du réchauffement climatique?
Il va falloir vous expliquer sur cette phrase mon cher Mr Mabut. Vos responsabilités ici sont bien trop importantes pour que vous vous permettiez d'ironiser innocemment sur une réalité scientifique établie par des milliers de scientifiques dans le monde.
Vous faites volontairement la confusion entre météo locale et climat global, alors que c'est un travers qu'on ne peut pardonner qu'à des enfants de moins de 12 ans ou à de pauvres séniles incrédules (comme ceux qui ont cru que l'homme sur la lune était un canular).
Vous le savez très bien, un réchauffement global signifie un dérèglement local, et il est fort possible que le réchauffement global se traduise par une diminution des températures moyennes chez nous. Personne ne s'est prononcé formellement pour dire quelles seront les conséquences locales, ici ou là (sauf en Arctique) du réchauffement global.
Allez lire mes trois dernières notes sur la question et revenez avec des arguments précis, fondés, sensés, documentés par des recherches scientifiques qui font consensus auprès d'au moins quelques pairs (et pas de liens vers des sites douteux). Par pitié, cessez ces insinuations ineptes.
D'avance merci,
Sandro
Écrit par : Sandro Minimo | 25/03/2008
En effet, cher Sandro Minimo, ma phrase conclusive est un peu rapide. Elle ne signifie nullement en fait que je conteste le réchauffement climatique, que nos thermomètres enregistre en effet en moyenne annuelle. Elle met en doute (n'est-ce pas une attitude scientifique?) les affirmations péremptoires, selon lesquelles nous serions responsables uniques de ce réchauffement et que notre discipline collective à moins consommer des énergies fossiles serait le graal climatique du siècle à venir.
Bien à vous
jfm
Écrit par : Jean-François Mabut | 25/03/2008
Si je peut me permettre de rappeler ici M. Einstein..."Tout est relatif"...
Écrit par : Victor DUMITRESCU | 25/03/2008
>Elle met en doute (n'est-ce pas une attitude scientifique?) les affirmations
>péremptoires, selon lesquelles nous serions responsables uniques de ce
> réchauffement et que notre discipline collective à moins consommer des
>énergies fossiles serait le graal climatique du siècle à venir.
1. Vous ne mettez pas ici en doute que nous soyons responsables d'un changement climatique. Dans votre dernière phrase (comme l'autre jour déjà), vous mettez en doute l'EXISTENCE même de ce réchauffement par l'insinuation d'un doute. Simplement parce qu'il fait froid depuis 5 jours chez nous en Europe occidentale. Alors que vous savez parfaitement que cela s'observe sur des moyennes, des tendances, sur la longue durée. Vous essayez simplement d'instiller un doute, et vous ne le faites absolument pas de manière scientifique puisque vous en appelez seulement à "l'instinct" et au "bon sens" des gens à constater qu'il fait froid. Ben oui, il fait froid, mais ça ne veut pas forcément dire ce qu'on pense.
Il faut pourtant vous rendre à l'évidence, plus aucun scientifique (et très peu de gens) ne contestent qu'il y a effectivement une tendance au réchauffement depuis plusieurs décennies. Alors arrêtez avec ces insinuations sur le froid local actuel et le réchauffement global.
2. Des "affirmations péremptoires"???? Je vous incite à aller lire les 1000 pages du dernier rapport du GIEC, qui rassemble tous les plus grands spécialistes mondiaux de la question, de tous les pays du monde, (qui n'ont pourtant pas tous les mêmes intérêts), et qui conclut à plus de 99% de probabilité que l'homme soit responsable du réchauffement actuel.
99% en termes scientifiques c'est une quasi-certitude, parce que seule l'expérience effective pourra nous permettre de le confirmer à 100%. Reste qu'aujourd'hui il n'y a pas une seule revue scientifique climatologique au niveau mondial, PAS UNE SEULE, qui publie des textes qui remette sérieusement en cause la part de l'homme dans le réchauffement actuel. Pourquoi? Parce que toutes nos connaissances scientifiques pointent vers le forçage de CO2 dû à l'homme.
C'est tout le contraire d'affirmations péremptoires comme vous dites! C'est juste l'état de la science aujourd'hui.
Même si vous ne voulez pas vous rendre à l'évidence, parce que vous ne voulez surtout pas remettre en cause votre mode de vie ou que vous êtes dans une logique ultra-productiviste et économiste, vous ne pouvez pas honnêtement déclarer que nous ne devrions pas consommer moins d'énergie fossile. Nous SAVONS quoi qu'il arrive que les ressources pétrolières (et fossiles en général) sont limitées, donc si nous continuons dans cette voie nous serons de toute façon bloqués. La solution de décroissance, de sobriété énergétique et de baisse de notre dépendance aux fossiles sera de toute façon une réalité, qu'on le veuille ou non.
J'aimerais pouvoir en discuter avec vous de manière plus posée et claire. Avez-vous lu mes dernières notes? Si oui, qu'y trouvez-vous à redire?
Écrit par : Sandro Minimo | 25/03/2008
Rebonjour M. Minimo
Vous m’avez mal lu.
1) je concède que ma première phrase était polémique,
2) je ne conteste pas le fait du réchauffement climatique,
3) je ne conteste pas que notre consommation d’énergie fossile y soit pour quelque chose,
4) je doute juste que cette consommation soit la cause unique du réchauffement climatique actuel et ce tant qu’on ne m’aura pas expliquer les causes des mini et maxi-variations climatiques des âges anciens, avant l’ère industrielle.
Le plus étonnant dans cette affaire, c’est que l’opinion semble plus effrayée par le réchauffement climatique que pas la disparition prochaine et annoncée du pétrole (avec autant d’assurance scientifique). Or cet événement-ci éliminera une bonne partie de cet effet-là et me paraît au moins aussi préoccupant. Peut-être est-ce parce que le réchauffement climatique renvoie à des images infernales enfouies dans notre cortex reptilien.
Bien à vous
JFM
Écrit par : Jean-François Mabut | 25/03/2008
>4) je doute juste que cette consommation soit la cause unique du
> réchauffement climatique actuel et ce tant qu’on ne m’aura pas expliquer
>les causes des mini et maxi-variations climatiques des âges anciens,
>avant l’ère industrielle.
Etonnante phrase de la part d'un journaliste "tant qu'on ne m'aura pas expliqué" (en plus avec une belle coquille)!! Comme si vous ne pouviez pas chercher les informations par vous-même.
Je vous conseille vivement la lecture de POINTS DE RUPTURE du journaliste Fred Pearce, qui explique très didactiquement les raisons des changements anciens et des basculements très rapides du climat entre ères glaciaires et inter-glaciaires. Rupture du "tapis roulant océanique", fonte de grands lacs gelés américains plongeant des masses d'eau douce dans l'Atlantique nord, mégapets de méthane libéré des cathares sous-marins, etc.
De toute façon, j'ai l'impression que comme vous partez du principe que l'homme ne peut avoir aucune influence sur son environnement, vous trouverez toujours un argument pour vous barricader, alors que l'évidence scientifique, admise par des communautés de chercheurs arrivant à un consensus (quelle légitimité de climatologue avez-vous pour contester ces résultats scientifiques, théorisés depuis déjà plus d'un siècle par Arrhenius et confirmés par tous les modèles climatiques depuis????)...
Quant au pic pétrolier, oui il sera problématique (et peut-être même avant le RC) et il freinera peut-être temporairement notre consommation d'énergie fossile mais il peut aussi induire des mauvaises solutions : nous avons encore plein de charbon à brûler et donc plein de CO2 potentiel à émettre, par exemple. Sans parler du méthane, qui pose de gros problèmes aussi.
Quoi qu'il en soit, vous tentez de semer le doute pour empêcher la prise de conscience qui est pourtant le préalable à toute action. Je ne sais si c'est par pur esprit de contradiction, par peur de voir s'effondrer notre société industrielle sur-consommatrice destructrice ou parce que cela remet trop en cause les certitudes que vous avez amassées durant vos jeunes années (ou votre propre mode de vie?).
Quoi qu'il en soit, je vous recommande de vraies lectures scientifiques (et non pas des sites mis au points par des amateurs ou des think tanks libéraux), à commencer par le rapport du GIEC de 2007.
http://www.ipcc.ch/ipccreports/ar4-syr.htm (synthèse)
Écrit par : Sandro Minimo | 25/03/2008
M. Minimo,
Votre virulence vous égare. Vous devriez également vous documenter de manière plus approfondie. Permettez-moi de vous citer de mémoire un passage de l'introduction au rapport annuel de l'OMM d'il y a 4 ans. OMM qui comme vous le savez pilote le GIEC:
"Les phénomènes naturels à l'origine de bouleversements climatiques sont 40 fois plus puissants que ceux d'origine humaine, toutefois, ne pouvant avoir de prise sur eux, nous n'en parlerons pas ici et nous concentrerons uniquement sur les phénomènes d'origine humaine".
L'esprit scientiique, Monsieur Minimo n'a rien rien à voir avec l'acharnement idéologique dont vous faites preuve à longueur de blog. Et laissez moi vous dire que votre agressivité dessert votre cause.
On peut être moins virulent et plus objectif que vous sans être pour autant un suppôt de l'industrie pétrolière.
Écrit par : Philippe Souaille | 26/03/2008
Bonjour, En attendant que la nouvelle plate-forme des blogs Tribune/24 Heures se mettent en route, j'ai lu dans Le Temps ce matin la chronique il qu'Etienne Dubuis consacre au livre de Fred Pearce (Eden Projetc Books, Londres 2006) qui vient de paraitre en français sous le titre "Point de ruputre Comment la nature nous fera payer un jour le changement climatique."
Fred Pearce, qui fut longtemps un septique comme moi sur l'ampleur de notre part au réchauffement, s'est aujourd'hui convaincu de l'urgence du facteur humain sur le réchauffement. Et, comme tous les convertis, il s'alarme avec zèle. Adepte de la théorie du chaos et du battement d'aile du papillon, il propage l'idée qu'il serait déjà trop tard. En raison du principe de la marche d'escalier et de la non-linéarité des causes et des effets, les trous dans la banquises et la libération des millions de tonnes de méthane emprisonnées dans le permafrost ne vont pas tarder à faire basculer le climat dans le déraisonnable et à acclimater le sahel africain sous nos latitudes.
Pearce a peut-être raison. Dans ce cas, tous les objectifs de réduction des gaz à effet de serre sont produits en pure perte, car bien trop modestes pour espérer renverser la vapeur, si tant est que ce soit à notre portée.
Pour conclure provisoirement, la bonne question dans cette affaire, n'est-elle pas de savoir comment faire adopter un comportement approprié à toute la population qui consisterait à vivre à 15 degrés, avec des gants et de chapeau dans les bureaux, l'été sans air climatisé. Sans voiture et ni transports par camion. Et en faisant maigre six jours sur sept. A défaut ou en complément, espérons que les scientifiques inventeront vite les puits à carbone.
Bonne journée bientôt printanière
Écrit par : Jean-François Mabut | 26/03/2008
Chere Philippe S.
"Les phénomènes naturels à l'origine de bouleversements climatiques sont 40 fois plus puissants que ceux d'origine humaine, toutefois, ne pouvant avoir de prise sur eux, nous n'en parlerons pas ici et nous concentrerons uniquement sur les phénomènes d'origine humaine"
Connaîtriez-la référence précise (Url ou titre, év. no de pages) de ce passage. Elle me serait fort utile.
Écrit par : stéphane-2 | 27/03/2008
>>Pearce a peut-être raison. Dans ce cas, tous les objectifs de réduction des >>gaz
>>à effet de serre sont produits en pure perte, car bien trop modestes pour
>>espérer renverser la vapeur, si tant est que ce soit à notre portée.
Ce n'est pas son propos. Il essaie justement de montrer que le climat nous laissera moins de temps qu'on ne le croit!
C'est incroyable comme vous déformez en interprétant comme cela vous arrange. Un jour vous doutez que l'activité de l'homme soit assez forte pour détraquer le climat, et le lendemain vous nous dites qu'on ne peut rien faire car l'homme est déjà allé trop loin...
C'est franchement incroyable de lire des trucs pareils.
Tout le propos de Fred Pearce est de montrer combien la machine climatique, déréglée par l'homme (tout son bouquin repose là-dessus) pourrait potentiellement s'emballer, et il veut nous montrer que notre influence sur le climat est JUSTEMENT énorme. Donc toute réduction des émissions sera bénéfique.
En gros, votre idéologie (il ne s'agit de rien d'autre) consiste à maintenir à tout prix le statu quo actuel, dans le seul but de déresponsabiliser les hommes et de déculpabiliser vos concitoyens... pour mieux poursuivre la destruction qui est en cours au nom de l'économie.
Le risque, à force de vouloir toujours repousser une transition démocratique vers une société de respect et de sobriété énergétique, c'est que lorsque l'humanité commencera vraiment à sentir gravement les effets du climat, en plus du choc du pic pétrolier, on assiste à une véritable révolution, qui sera sanglante et dictatoriale. En gros, tous les efforts progressifs et démocratiques que vous refusez aujourd'hui ne font qu'augmenter la probabilité d'une dictature demain. Je ne suis pas catastrophiste, je crois être simplement réaliste, et soucieux de l'avenir de nos enfants.
Écrit par : Sandro Minimo | 27/03/2008