Péage ou impôt pour l'air pur? (28/02/2008)


 

Faire courir son chien dans les paturages, admirer les colzas et les cerisiers en fleurs, rêver face à la houle des orges vert pomme et des blés d'or, humer les labours d'automne et les épandages de compost frais et de fumier bien mûr sera désormais soumis à un péage. Telle est la décision du Conseil fédéral hier. La mesure viendra compenser l'ouverture des marchés agricoles avec l'Europe annoncée pour janvier 2009.

 

Taxer la promenade en campagne, quelle drôle d'idée! Pas plus folle que celle d'installer un péage en ville. Imagine-t-on la Suisse, l'Europe découpée en territoires à multiple péages? D'autant que pour l'usage de la ville comme celui de la campagne, on paie déjà et largement.

 

En ville les parkings et les macaron (réservés de surcroît aux habitants) sont une forme de péage, l'impôt auto et la taxe sur les carburants, demain la taxe CO2 sont des impôts justifiés. En campagne, les paiements versés aux agriculteurs pour diverses prestations paysagère et environnementale, y compris la jachère, coûte quatre milliards par an à la caisse fédérale. A-t-on besoin d'ajouter un péage ségrégationniste?

 

Rajouter un péage urbain manifeste l'incapacité des autorités à juguler intelligemment les flux de la circulation. Cette politique fait porter au seuls automobilistes, qui contribuent par leur travail à la prospérité de la ville, une charge qui incombent en fait à toute la population.

 

L'air pur, la tranquillité, le silence ont une valeur. Les habitants des ville, les Genevois en particulier, doivent en payer le prix. A eux aussi de participer par leurs impôts à la construction de parkings attractifs autour des villes et dans des gares de transbordement installés là où les routes principales croisent les lignes de chemin de fer. Il n'y a en effet pas de raison que les villes et bourgades où sont aujourd'hui les gares doivent supporter la pollution des pendulaires. Il faut donc construire des gares à pendulaires en dehors des zones urbaines.

 

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