Comptabiliser le bonheur dans le PNB (10/01/2008)
Toujours en campagne (n'a-t-il pas déclarer vouloir donner un écho national aux prochaines élections municipales de mars et avril prochains?), le président français a un avis sur tout. Rien ne semble lui échapper. Rien de ce qui compte à ses yeux en tout cas et s'impose désormais à la vulgate de tous, puisque ses choix sont ceux de la France et des Français. Nous voilà revenu au temps où la religion du prince est la religion du peuple.
Ses conseillers sont capables pour sacrifier au rituel du 20 heures de lui fournir une annonce par jour. Il y ajoute un geste sensible, un mot qui fait débat, un pas de côté qui prend la bulle médiatique à contre-pied. Ses adversaires sont anesthésiés. Les plus en vogue, il les exilent ou les invitent à sa table. Les journalistes s'épuisent à le suivre. Et voilà qu'il les divise et leur donne un nouvel os à ronger: supprimer la pub à la télé publique, c'est lui assurer des émissions de qualité. Faut-il applaudir ou taper des pieds?
Pourfendeur des soixante-huitards, il n'hésite pas à récupérer leurs idées pour mieux les détourner ou les broyer avec le grain que moud les multiples missions et groupes de travail qu'il met en place. Ainsi la France est-elle menacée de tomber en panne de croissance, qu'il invite deux prix Nobel d'économie très en vogue dans les milieux alternatifs, Joseph Stiglitz (64 ans ) et Amartya Sen (74 ans) pour recompter le PNB de la France.
Il s'agira, rapporte le Figaro de mercredi, de "réféchir aux limites de la comptabilité nationale et du PNB et à la meilleure manière de les surmonter pour que la mesure du progrès économique soit plus complète, qu'elle prenne mieux en compte les conditions réelles de la qualité de vie des Français".
Il est vrai que le travail des mères au foyer n'est pas compté dans le PNB, ni le travail au noir. Et qu'en revanche, les accidents de la circulation et la production des usines d'armement concourt entièrement au calcul du PNB. Mais le président n'a pas proposé, je crois, de réduire l'activité des dites usines et de les transformer en machines à fabriquer le bonheur. "Le bonheur, note encore le Figaro, dont le professeur Layard, ex-conseiller économique de Tony Blair, a tenté d'établir une véritable "science". Selon lui, le premier critère d'une société heureuse est le nombre de gtens "qui pensent qu'on peut faire confiance aux autres"."
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