Villes numériques de demain (24/11/2007)

comtesse large.jpg"Ne dites pas villes numériques, dites villes digitales". L'ex-prof de maths Xavier Comtesse n'a pas pu s'empêcher cette remarque à l'entame de sa, au demeurant fort pertinente, conférence, hier après-midi à la Haute Ecole d'ingénieurs de Genève.

La tête pensante d'Avenir Suisse sait qu'il faut partir des besoins essentiels pour garder l'auditoire éveillé. "Autrefois on allait chercher sa femme dans le village d'à-coté, au siècle dernier le Chasseur français a étendu le territoire à la France entière, aujourd'hui internet met en contact les époux potentiels du monde entier." Googleearth permet désormais de naviguer la souris à la main et de pénétrer dans les villes, d'y faire ses achats, d'y réserver un hôtels, d'y taguer des bons plans.

 

Ainsi va la ville digitale, dont les territoires se superposent, mais ne coïncident pas. Le territoire retombe toujours sur la géographie, mais des géographies toutes différentes. Quand j'était petit je suis passé par Lausanne pour aller visiter le château de Chillon, mais ce n'est à 20 ans que je suis allé pour la première fois à Lausanne. Aujourd'hui mes enfants y vont boire une bière avec des amis. Paléo, Vidy, le Montreux Jazz festival, Giannada, Rock au Arènes, l'Arena donnent sa dimension au territoire de la fête de la métropole lémanique. Un territoire qui n'est noté sur aucune carte.

 

Autre nouveauté, ces territoires virtuels ne sont plus tous gouvernés par l'Etat. Voyez Internet, aucun Parlement n'en a débattu, aucun Gouvernement n'en fixe les règles, aucun Etat n'en assure la police. Voyez Le processus de Bologne! Aucun Parlement ne l'a voté. Pourtant l'harmonisation des cursus académiques s'impose sur tout le continent. C'est ce qu'on appelle la "soft governance". Ce qui compte, ce sont les règles que l'on échafaude ensemble. Pas les institutions. Et ces règles s'élaborent désormais aussi en marge des Assemblées élues démocratiquement. Elles s'élaborent dans des séminaires, des forums, sur la place du village.

 

Comtesse cite le Forum de Glion, le Forum des 100, Zurich Dialogue. L'ancien ambassadeur suisse à Boston n'a-t-il pas d'exemples genevois? Si, car la soft gouvernance, c'est aussi la prise en charge de leur environnement par les habitants. Corsier, l'îlot 13, le quartier des Bains. Mais soudain le jongleur d'idées se ressaisit: Attention il ne faut pas laisser les bobos prendre possession de la Ville et expulser les moins bien lotis dans les banlieues.

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