Le glacier et la bourse (20/08/2007)

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Qu'y a-t-il de commun entre un glacier qui fond et une bourse qui bouillonne? La page Enjeux de la Tribune de ce lundi 20 août, outre qu'elle porte bien son nom, nous le suggère: nous sommes embarqués sur la même galère. La page illustre aussi cette jolie métaphore du chaos: le battement d'aile d'un papillon en Nouvelle-Zélande peut déclencher un cyclone sur la Jamaïque.

 

En tête donc, la photo choc de ces "militants", "naturophiles" et naturistes debout dans le plus simple appareil sur le glacier d'Aletsch. Objectif, immortaliser à travers celui de Spencer Tunick la vulnérabilité des géants des Alpes menacés par nos carburations intempestives (et celles des vaches aussi). Elle n'a pas eu froid aux yeux la journaliste Carole Pellouchoud qui raconte cette aventure "live", tout nus sur un glacier et "aussi vulnérables". En pied de page, le patron de la Banque nationale martèle en écho: "Crise financière: "Nous n'avons pas tout vu".

 

Notez qu'on aurait pu titrer: "Glacier: Nous n'avons pas tout vu" et "Banquiers tout nus en bourse". Morale de cette histoire, l'humanité devrait sacrifier davantage au principe de précaution. Et son corolaire: il est peu utile d'être vertueux tout seul.

 

Ainsi la Suisse ne changera pas le cours du climat, si elle est la seule à adopter la "vertueuse" taxe CO2. Et nos gendarmes nationaux de la bourse ne pourront pas, même à coup de milliards injectés dans le système, empêcher la fonte de la capitalisation boursière déclenchée par l'insouciante légèreté des prêteurs américains (notez qu'à la fin des années 80, c'étaient nos banquiers qui avaient alimenté la bulle immobilière).

 

Le pire est donc à venir: le monde va se barder d'une nouvelle couche de règles et de cautèles dans ce but louable, mais illusoire, de prévenir la prochaine crise et d'échapper à son destin.

 

 

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