Taxe plate, pensée plate (13/08/2007)

Flat tax, taxe plate. Merz est pour. Normal pour un radical, mais incohérent avec la vision que le parti radical genevois a imposé au PRD, qui veut tout simplement supprimer l'impôt fédéral direct. Dans l'un comme dans l'autre cas, les radicaux jouent avec le feu en déterrant ces vieilles lunes. La suppression de l'IFD est un vieux rêve libéral et la flat tax est à l'étude au sein de l'administration fédérale depuis bientôt quatre ans. Que cherche donc l'ex-consultant Merz? Veut-il battre son collègue de parti Couchepin au concours de l'impopularité politique? Ou cherche-t-il en servant à la presse dominicale une soupe réchauffée à camoufler son incapacité à régler enfin l'intolérable inégalité de traitement entre les couples mariés et les concubins?

 

Petit rappel pour les non initié. La taxe plate propose d'imposer les revenus à un taux fixe (25% pour tout le monde par exemple, principe tempéré souvent par un abattement général correspondant en gros au revenu minimal de survie, ce qui redonne un peu de progressivité au barème). Aujourd'hui un contribuable à faible revenu est taxé au taux zéro et un contribuable aisé est taxé à un taux qui peut atteindre 35%. Entre les deux extrêmes la courbe suit en général une forme de s plus ou moins aplatie. La flat tax aplatit complète le "s" en une ligne horizontale, comme la TVA, l'impôt sur l'alcool, les cigarettes, la vignette autoroutière, l'impôt auto, la taxe sur les chiens etc. Pour en savoir plus cliquez ici et .

 

Principal avantage de la taxe plate, la simplicité du barème (à condition que le régime fiscal ne multiplie pas les exonérations et autres déductions). Et l'incitation attendue pour les hauts revenus à adopter un comportement citoyen, c'est à dire à déclarer tous leurs revenus sachant que le dernier franc gagné sera imposé au même taux. La taxe plate serait ainsi favorable à l'esprit d'entreprise en vogue et au sens civique.

 

Principal défaut, en Suisse, la taxe plate exige d'être appliquée aussi au plan cantonal et communal, sinon le système n'est pas simplifié pour un sous. Plus grave, la flat tax remet en cause un des principes fondamentaux du contrat social suisse: la redistribution des richesses. Un bouillon qui sera difficile à faire avaler. Bon courage aux radicaux!

A lire à ce propos l'avis de François Brutsch sur un Swissroll

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