Trafic: la carte qui dit tout (25/06/2007)

La Tribune publie ce matin deux cartes du canton que l'on devrait imprimer sur les pupitres des conseillers d'Etat et des députés et leur imposer comme image de fond d'écran. A elles deux, elles en disent long sur les défis que notre canton doit affronter et sur les difficultés qu'a notre classe politique d'y faire face. Difficultés amplifiées par l'effet de contraste de l'activisme débordant du nouveau président français et les images et échos qui nous parviennent de Valencia, la belle espagnole endormie, soudain réveillée par la volonté politique de ses édiles et d'un défi suisse...

 

La première carte illustre la charge de trafic automobile à Genève et dans sa proche région. (La deuxième carte est relative à la géographie communale, elle fera l'objet d'un prochain billet)

 

 

Cela saute aux yeux: une grande traversée de la rade, du Vengeron à Vésenaz, est indispensable et le plus tôt sera le mieux et non en 2040 comme nous le propose le Conseil d'Etat. Un tel ouvrage permettrait de soulager les quais et de restituer à la ville un joyau environnemental et touristique que le monde entier nous envie. Mais la richesse des banques et des horlogers semblent suffire à nos autorités. Aucun investissement de ce côté, dont les retombées permettraient de financer en partie des ouvrages routiers et ferroviaires indispensables.

 

Deuxième enseignement de cette carte: le CEVA ne résoudra que très partiellement la demande de mobilité des Genevois entre Arve et Lac (on ne voit pas les habitants du bord du lac aller à Annemasse prendre la Micheline à Cramer). Le haut fonctionnaire interrogé par la Tribune n'est guère qu'un porte-parole d'une politique idéologique d'un homme politique qui veut contraindre ses concitoyens à adopter son propre comportement.

 

Troisième enseigment de cette carte. Il manque clairement plusieurs pénétrantes nouvelles dans le canton, du type des routes de Meyrin et de Ferney, qui offrent des accès rapides aux zones d'activités sans polluer les localités campagnardes. De Divonne à Versoix (le raccordement au futur RER du Pay de Gex?). De Viry à Bernex (sans alternative ferroviaire). De Bosset au Bachet de Pesay (le contre-projet des initiants opposés au CEVA). Du carrefour d'Etrembière à la route de Jussy (puis à la traversée de la rade, ce qui serait le tracé d'un CEVA, plus logique et probablement moins coûteux). De Douvaine au tunnel de Vésenaz (embranchement sur la traversée de la rade).

 

Qui osera tenir ce discours concurrent à la pensée unique?

 

 

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